Photographe depuis 12 ans maintenant il travaille principalement dans le milieu corporate et réalise principalement des portraits en cherchant toujours à retranscrire des émotions. Dans le domaine pro il fait un peu de pack shot également.

Aimant la technique et le bricolage sur son vélomoteur, en sortant de l’école il effectue un apprentissage de mécanicien sur auto. CFC dans la poche il ne se voit pas continuer dans cette voie et aspire à un travail plus humain et social.

© William Gammuto
© William Gammuto

En 2007 il fait déjà quelques mandats dans le monde de la photographie, pour Nespresso particulièrement, et quelques autres comme photographe de mariage ce qui lui permettra en 2008 d’entreprendre des études d’éducateur, formation qu’il a tout particulièrement appréciée et terminée en 2011. Il travaille ensuite pendant 3 ans dans ce métier.
Durant cette période il passe tous ses temps libres de vacances et week-ends pour bosser comme photographe.

  • William, quand as-tu commencé à penser photo ?

L’histoire est assez simple, en 2005 je devais partir en voyage au Canada pendant 1 mois et je ne trouvais pas mon appareil photo. J’avais un petit appareil numérique basique presque jamais utilisé et en cherchant bien dans ma chambre je le retrouve sous mon fauteuil mais il était complètement démoli, je l’avais écrasé à force de m’asseoir dessus.
Et donc je me dis, qu’est ce que je m’achète comme appareil ?
Pour partir au Canada cela vaut la peine d’avoir un truc sympa alors je me suis acheté un petit reflex d’entrée de gamme, un Nikon D50.

Et puis, au début, je me suis surtout passionné à la technique, l’aspect photographique et artistique m’intéressait mais c’était vraiment l’aspect technique du matériel que j’avais dans les mains, de trouver comment le faire fonctionner. Et puis au Canada j’ai acheté un livre en français sur les réglages de base et la technique photo et de fil en aiguille je suis devenu un passionné.

En rentrant du Canada j’ai continué, toujours passionné par la technique j’ai acheté un objectif fixe 50mm 1.8 car on me disait que c’est avec ça que j’apprendrais le mieux.

Ça a commencé un peu comme ça, je ne sais plus exactement comment je suis arrivé à faire une démarche de faire des jobs en photo, je crois que c’est avec un ami qu’on s’est dit pourquoi ne pas faire des photos pour des mariage. On s’est mis à deux, chacun passionné de photo et autodidactes, on est aussi partis faire un reportage en Bretagne qui a découlé sur une petite expo un peu basique car on avait peu de moyens comme étudiants.

Et plus j’ai fait de photos, plus j’ai fait de petits mandats, plus je me suis dit : c’est ça qui me plaît plus que tout autre travail.

C’est en 2014 que j’ai dû me décider, soit je gardais la photo comme passion et je m’investissais à fond dans mon job d’éducateur, soit je m’investissais dans le job de photographe. Et c’est la photo qui l’a emporté.

  • Comment as-tu vécu cette transition ?

Les deux premières années c’était un peu chaud car même si j’avais déjà un peu de très bons clients, pour vivre sur une année complète il faut réussir à se discipliner. En été on gagne bien, en hiver beaucoup moins bien, c’est vraiment différent de la vie d’employé où tu sais qu’à la fin du mois ton salaire tombe. Je dois dire que j’ai la chance d’y être venu très doucement et d’avoir eu quelques clients. Et de pouvoir me dire que j’ai tout de même cette sécurité d’avoir un métier qui me permettrait d’effectuer des remplacements en tant qu’éducateur m’a certainement aidé durant cette période de transition.

  • Quelles images et quels photographes t’ont inspiré ?

Comme beaucoup, j’ai commencé par des photos de paysages ce qui a été aussi plus simple pour moi au début car la nature évolue en fonction de la lumière au fil de la journée et des saisons mais au moment ou on shoote on a plus de temps pour appréhender les réglages techniques. Moi j’ai appris comme ça. Je me suis aussi essayé à la macro et à l’animalier mais je me suis rendu compte que je ne suis pas assez patient pour ces disciplines ;O)

Et puis ça a évolué car mes mandats se sont de plus en plus portés sur du portrait et j’ai commencé à aimer beaucoup la photo de portraits.

Comme sources d’inspiration en paysage c’est Olivier Seydoux qui est un photographe de paysages que j’aimais beaucoup à l’époque car il fait des images très parfaites techniquement et au début c’est ce que je recherchais dans le numérique. Chose que j’aime moins maintenant. Je suis plus à la recherche du grain, de l’imperfection, moins carte postale mais plus dans l’émotion.

Ce qui m’a fait découvrir d’autres photographes comme Sally Mann photographe américaine que j’ai découvert au musée de l’Élysée. Ce qui m’a beaucoup plu c’est sa démarche artistique, le procédé photographique, la photo à la chambre et le fait qu’elle aie photographié sa famille. Quand je l’ai découverte j’étais en formation d’éducateur et en lien avec ce qui est famille, humain.

Sébastio Salgado, qui n’est plus à présenter, pour l’approche de ses sujets et son côté humain. J’ai beaucoup aimé aussi lire son livre ‘’De ma terre à la terre’’ et voir son film ‘’Le sel de la Terre’’. Qui m’ont beaucoup inspiré lors d’un de mes voyage au Kossovo, où je suis parti juste avec un Hasselblad 500 et de la pellicule.

Le photographe qui m’a aussi poussé là-dedans c’est Tony Kunz qui m’a beaucoup appris au niveau professionnel, que j’ai pu assister sur des shootings. Et qui m’a dit si tu pars au Kossovo avec du numérique et de l’argentique, tu ne vas faire que du numérique. Fixe-toi sur un truc !
Je l’ai écouté et je suis parti avec de l’argentique et sincèrement c’était un de mes meilleurs reportage.

  • Tu me tends la perche, quel est donc ton rapport avec l’argentique ?

Pour les mandats moins pro et plus perso, je travaille principalement en photographie argentique et développe mes films couleur et noir blanc moi-même avant de les numériser pour les utiliser de manière plus large.
La réalité est que plus je me perfectionne dans ma technique et moins la technique me plait… car elle s’éloigne souvent du poétique. Je trouve le numérique froid et trop parfait.
Disons que c’est bien pour travailler comme photographe et apprendre à photographier.

En revanche le film permet de travailler sur plusieurs aspects, que cela soit de la maîtrise du support, la patience, le respect de la matière, l’attente de la découverte de ses images, la frustration ou l’émerveillement en les découvrant… de plus il produit un objet palpable et non pas des informations numériques faites de I et 0.

La chance que j’ai dans mes mandats c’est que ça gravite toujours autour du portrait et je retrouve cet aspect humain, ce que j’aime c’est le pur portrait. Que je pratique de plus en plus à l’argentique avec du moyen format, plutôt en lumière naturelle, douce en fin de journée et je remarque que ça marche à fond. Alors j’essaye de le faire aussi pour des mandats en leur vendant de l’argentique, leur disant que ce sera moins parfait mais qu’il y aura un charme que vous n’aurez pas en numérique.

  • Quelques projets ?

J’ai un projet qui me tiens à cœur et qui tourne autour du handicap, on reste du côté humain mais je ne veux pas tomber dans un truc genre association et reportage sur le sujet. Je voudrais présenter des images genre super-héros, un peu décalé qui montre un autre aspect du handicap. En argentique car c’est un projet perso qui doit se construire et qui demandera du temps et de la réflexion.

Merci William pour ton partage et j’espère que tes paroles inspireront tous les lecteurs du club Azimut Photo et bien d’autres.

Références :      https://www.williamgammuto.com – https://www.william-photo.com/                              

Autres :            

http://oseydoux.com/

https://www.sallymann.com/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sebasti%C3%A3o_Salgado

https://www.tonykunz.com/